Auditorium de Fourques

Lorsque le maire d’une petite ville du Languedoc retient notre candidature pour la construction de son auditorium, l’assemblage des savoir-faire lui apparaît tellement indispensable que c’est une condition du règlement d’appel d’offre des concepteurs. Et, de fait, le programme est un peu une quadrature insoluble car la hauteur cumulée des exigences techniques va engendrer un monument surplombant la mairie, voisine de quelques mètres. Symboliquement impensable. C’est en triturant l’agencement intérieur, à la fois du dispositif scénographique et de la salle que la solution satisfera tout le monde. Le grill remplacé par un jeu complexe de perches mobiles, l’angle de covisibilité des gradins finement remanié, une disposition en amphithéâtre vont faire gagner les trois mètres qui rendent le profil du bâtiment recevable.

À l’opposé des feux de la scène il fallait assurer la discrétion nécessaire aux artistes pour leurs allées et venues entre l’intérieur et l’extérieur, à l’écart de l’espace public et de la technique pour répondre à ce besoin d’intériorité d’un petit bout d’extérieur prolongeant les coulisses. Alors on a découpé le mur « rempart » de deux ouvertures, la porte dérobée de l’entrée des loges et le perchoir du fumoir jouxtant la tisanerie. C’est bien depuis l’intérieur que l’édifice à pris forme, sans rien renier du parti initial qui voulait finir de circonscrire la place de la mairie par ce mur faisant frontière, à la fois réelle et symbolique. Cette fois c’est donc aussi avec l’urbanisme que l’intérieur opère sa connexion.

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